dimanche 22 mai 2011

Acura TSX 2005

Malgré tous les efforts effectués pour donner plus de noblesse à la division Acura, les dirigeants de la marque doivent toujours composer avec une image moins prestigieuse que celle des grandes marques allemandes. Pourtant, la direction prise par l'entreprise est loin d'être mauvaise, puisqu'elle permet de commercialiser des modèles plus accessibles, et donc plus répandus. La TSX, maintenant âgée de deux ans, fait partie de cette catégorie de voitures, que les concessionnaires adorent avoir dans leur salle de montre.

Acura a choisi de définir la TSX comme une berline sport de luxe d'entrée de gamme. Cependant, il est difficile de la comparer aux BMW de Série 3, Audi A4 et autres voitures du genre, surtout lorsqu'on sait qu'il ne s'agit que d'un clone d'une Honda Accord européenne, endimanchée à la sauce Acura. Si cette affirmation en rassure plusieurs, il est en revanche certain que les adeptes du snobisme vont rebrousser chemin, en apprenant cette information. À mon avis, la TSX est l'incarnation actuelle de ce que devrait être l'Infiniti G20, si elle vivait encore aujourd'hui. C'est pourquoi je considère que ses seules véritables rivales sont les Volkswagen Passat et Volvo S40.

Vous serez sans doute d'accord pour dire que la TSX est drôlement plus jolie que la berline Accord, vendue en sol nord-américain. Pourtant, sachant qu'il s'agit elle aussi d'une Accord, il est certain que son succès aurait été de loin inférieur, si ce modèle avait traversé l'océan avec la nomenclature Honda. Heureusement pour nous, ceux qui préconisent la saveur européenne peuvent l'apprécier davantage sous la bannière Acura. Actuellement, une seule version « all dressed », comprenant toit ouvrant, phares au xénon et jantes en alliage, nous est proposée. Seuls les phares antibrouillards, qui sont curieusement offerts de série sur l'Acura EL vendue à moindre coût, sont absents du catalogue. La ligne de la TSX évoque un sentiment de pureté et de rapidité qui ne laisse personne indifférent. La ceinture de caisse plongeante, l'élégance de la partie avant, les jantes de 17 pouces, les garnitures de chrome et la partie arrière tronquée avec échappement double, constituent les éléments clé qui font de cette voiture un modèle parfaitement réussi au point de vue esthétique. Dès son lancement, j'ai craqué pour cette voiture, qui m'avait été présentée sous une élégante robe rouge, avec intérieur de couleur chamois. Et à mon grand désarroi, cette combinaison de couleurs n'est plus offerte cette année. Naturellement, ceux qui désirent donner plus de caractère à la TSX peuvent se tourner du côté de la longue liste d'accessoires offerts chez le concessionnaire. On y retrouve notamment des jeux de jantes en alliage distinctes, un aileron arrière ainsi qu'un superbe ensemble de jupes aérodynamiques.

En prenant place à bord, j'ai tout de suite remarqué la grande ressemblance avec l'habitacle de l'Accord. Par contre, le volant à trois branches, les appliques d'aluminium et la présentation générale plus compacte m'ont fait pencher en sa faveur. La planche de bord est évidemment un modèle de simplicité, de beauté et d'ergonomie. Les espaces de rangement sont nombreux et tous les boutons, commutateurs et accessoires sont à portée de main. Derrière le volant, inclinable et télescopique, le conducteur se positionne sur un siège très confortable, offrant confort, fermeté et tout le soutien nécessaire pour une conduite plus animée. On remarque toutefois que la ceinture de caisse élevée donne l'impression d'être assis plus bas, ce qui peut parfois déplaire aux claustrophobes. Même chose en ce qui concerne les places arrière, certes amplement spacieuses pour deux adultes, mais ô combien profondes. Quant au coffre, son volume est fort convenable, et la grande ouverture facilite le chargement.


À 34 900 $, la TSX offre plus d'équipement que n'importe quelle rivale de la catégorie. On y retrouve notamment la sellerie de cuir avec sièges chauffants, le toit ouvrant, les feux au xénon, l'ordinateur multifonction, une chaîne audio Premium avec changeur de CD, la climatisation automatique à deux zones, l'ouvre porte de garage et bien sûr, tous les accessoires électriques habituels. En option, moyennant un supplément exorbitant de 3300 $, en peut obtenir un système de navigation avec ordinateur de bord et système de reconnaissance vocale. Malheureusement, même s'il fonctionne à merveille dans le grand Montréal, les données cartésiennes ne sont toujours pas disponibles en région, ce qui rend sont utilisation très limitée.

Groupe motopropulseur

Réputés mondialement pour leur savoir-faire, et avec raison, les motoristes d'Honda ont choisi de doter cette TSX d'un 4 cylindres de 2,4 litres i-VTEC développant 200 chevaux. Intéressant sur papier, ce moteur n'offre toutefois qu'un maigre 166 lb-pi de couple, ce qui rend les accélérations décevantes pour certains. Il faut dire que malgré ses dimensions réduites, la TSX pèse lourd, ce qui n'aide pas la cause. Malgré des performances moins exotiques que ce à quoi on pourrait s'attendre, la TSX est suffisamment puissante pour satisfaire l'acheteur moyen. Les accélérations de 0 à 100 km/h s'effectuent en 8,2 secondes, et la vitesse de pointe oscille autour de 215 km/h. La boîte manuelle à 6 rapports, offerte de série, est un exemple en matière de souplesse et d'étagement. Le levier de vitesse est un réel plaisir à utiliser, puisqu'il brille par une grande précision et une courte course entre les rapports. L'automatique, pourvue d'un mode séquentiel, est elle aussi sans reproche. Elle réduit cependant quelque peu les performances, et par le fait même, l'agrément de conduite.

Le point culminent du moteur de la TSX est sans contredit son faible appétit de carburant. Pour vous donner une idée, la TSX m'a coûté 6,40 $ de moins d'essence qu'avec une Chevrolet Aveo, pour effectuer le trajet Montréal-Québec. Lors de cette comparaison, le coût du carburant était de 0,939 $ du litre. La moyenne obtenue au cours de mon essai, qui a totalisé 965 kilomètres, s'est chiffrée à 8,57 litres par 100 kilomètres, une cote carrément magique pour une voiture de cette gamme.