samedi 14 mai 2011

Acura NSX 2003

Celle que l'on surnommait jadis la Ferrari japonaise doit aujourd'hui à sa rareté plutôt qu'à sa beauté les regards curieux qui se posent sur elle. Techniquement, en revanche, la NSX possède toujours les appâts nécessaires pour nous faire saliver. Les touches et retouches que lui apportent les ingénieurs de Honda ont été, au fil des ans, suffisamment nombreuses pour que la NSX conserve l'aura d'exotisme qui hier encore était l'apanage quasi exclusif des Porsche, Ferrari ou Lotus, pour ne nommer que ces grandes marques. Bel exploit ! Le retour de Honda en formule 1 (écuries BAR et Jordan) a rallumé, en partie, les projecteurs sur la NSX, mais plus encore, on s'en souviendra, sur la Honda S2000. Ce n'est toutefois que partie remise : Acura, dit-on, planche déjà sur une nouvelle génération, plus sophistiquée et plus performante. Plus belle aussi ?

Avant d'entreprendre son dernier tour de piste, la NSX s'offre un discret remodelage. Ainsi, les paupières de ses phares (désormais au xénon) ne basculent plus à la tombée du jour alors que la forme des déflecteurs avant et arrière s'est affinée pour ne pas freiner la course du vent. Résultat : le coefficient de traînée aérodynamique passe de 0,32 à 0,30.

Outre l'aérodynamisme, le cahier de charges des ingénieurs comportait également certains remaniements sur le plan technique. On a ainsi engraissé le diamètre de la barre stabilisatrice arrière et rigidifié le train avant (ressorts et amortisseurs). On constate également que la monte pneumatique a forci à l'avant comme à l'arrière. La NSX est une deux-places dans le plus pur sens du terme, et son cockpit étonnamment douillet pour un véhicule de cette catégorie n'offre guère de dégagement à la tête et aux pieds qu'aux conducteurs de taille moyenne. Ses sièges bas, gracieusement sculptés suivant la tradition ergonomique des vraies sportives, sont conçus pour assurer un bon maintien, ce qui n'empêche toutefois pas les personnes légèrement corpulentes de s'y sentir tout à fait à l'aise. La visibilité n'est pas parfaite - mais sur quelle voiture sport l'est-elle? - et la climatisation doit fonctionner à plein régime pour chasser la chaleur qui règne dans l'habitacle. En outre, l'espace étant restreint, on n'a prévu qu'un petit compartiment à bagages, là, derrière le moteur.

Pas si docile...
On disait de la NSX qu'elle était une sportive docile et facile. À une époque, elle avait, il est vrai, des manières civilisées comparativement à bon nombre de ses rivales, avec qui les échanges étaient plus...physiques.Soumise en apparence, la NSX placera tout de même rapidement le conducteur face à ses propres limites. Et c'est à ce moment que tout peut basculer, car son moteur en position centrale, gage d'équilibre, pardonne très mal les fautes de débutant. Ainsi, levez le pied en plein virage, et ce sont les feux arrière qui tenteront de venir rougir votre teint blafard. C'est que, extrêmement rapide, la NSX demeure toujours aussi délicate à piloter à haute vitesse. D'ailleurs, inutile de rouler à plus de 200 km/h pour réaliser que le train avant perd de son aplomb et exige par conséquent une vigilance de tous les instants. À l'attaque d'un virage, par exemple, la direction se durcit et apparaît floue et trop inerte au point milieu.