dimanche 15 mai 2011

Acura TSX 2004

On dit que vous n'avez jamais une deuxième chance de faire une première impression. Il faudrait déroger à cette règle pour vraiment apprécier la nouvelle Acura TSX à sa juste valeur. Car si physiquement, la TSX ne fait pas chavirer votre coeur, sa conduite risque fort de vous charmer. Sans être désagréable à regarder, la nouvelle TSX souffre du syndrome du politiquement correct qui est trop souvent le talon d'Achille des concepteurs japonais. Cette Acura est en fait un clone de l'Honda Accord telle qu'elle est vendue en Europe. Les deux voitures ne partagent aucuns panneaux extérieurs. Trop propre pour être sensuel, le dessin de la voiture n'accroche pas l'oeil. Résultat : la silhouette en laisse plusieurs sur leur faim, seuls les pneus Michelin de 17 pouces donnent un petit quelque chose de sympathique.

Un mot sur la mécanique : ma première réaction lorsque Acura a mentionné que la TSX serait équipée d'un moteur 4 cylindres en fut une d'appréhension. L'histoire a démontré que cette combinaison n'a pas toujours été heureuse. Citons l'Infiniti G20, la BMW 318i ou la première génération de Mercedes Classe-C. Les 4 cylindres ont disparu de toutes ces voitures car les performances ne pouvaient être qualifiées de sportive. Heureusement, les 200 chevaux de la TSX sont à la hauteur. En utilisant une cylindrée de 2,4 litres (encore une fois empruntée à l'Accord européenne), le couple est plus important et Acura a repoussé la ligne rouge à 7 100 tr/min. La TSX profite ainsi d'une bande de puissance plus large à bas régime et le VTEC apprécie toujours les chants à haut régime, un bel équilibre. Pour ce qui est d'exploiter pleinement la puissance du moteur, il faut faire tourner à un régime élevé, comme c'est d'ailleurs le cas avec tous les moteurs VTEC, développés par Honda.

La stabilité, la précision et la motricité font partie des qualités indéniables de la voiture. Même sur les routes en lacets des montagnes, la voiture ne se désunit jamais et il faut vraiment adopter une conduite extrême pour prendre la TSX en défaut. Et même à la limite, elle réagit très progressivement et prévient bien à temps. Il faut remercier le système d'assistance à la stabilité du véhicule (VSA) et le système de contrôle de la traction (TCS) qui apporte une aide précieuse dans les situations extrêmes. Autre point positif, la boîte de vitesse manuelle à six rapports d'une homogénéité sans égale, j'affirme sans trop me mouiller qu'Honda aurait pu écrire le livre sur l'art de construire une boîte manuelle. Celle de la TSX offre une gradation serrée des six rapports. Pour ceux qui ont l'âme plus "zen", une transmission automatique séquentielle "sportshift" à cinq rapports est aussi disponible. Deux points à retravailler, les pneus Michelin d'origine montre un peu rapidement leur limite d'adhérence et le rayon de braquage limité vous donnera quelques maux de tête pour les manoeuvres serrées en ville.

À l'intérieur, la qualité de l'assemblage et de la finition est à la hauteur de la réputation des produits de la famille Honda, il est seulement regrettable qu'on ait littéralement tapissé l'habitacle en noir. La position de conduite est idéale. La fermeté des sièges se situe à mi-chemin entre la rigueur allemande et l'évasement américain, un bon compromis. Les multiples ajustements permettent à tous les types de conducteurs de trouver une position de conduite confortable. L'habitabilité arrière est bonne, et les nombreux espaces de rangement, bien dessinés et logiquement disposés.