samedi 26 mars 2011

Chrysler 200 2011

Remplaçante de la Sebring, une berline intermédiaire reconnue pour sa médiocrité, la toute nouvelle Chrysler 200 2011 devra d'abord surmonter l'affreuse réputation laissée par sa devancière. Avec seulement 80 Sebring vendues au pays l'année dernière, «nous n'avons rien à perdre», disait Reid Bigland, président et chef de la direction de Chrysler Canada, en s'adressant aux journalistes lors du lancement médiatique. Dans ce segment de marché très chaudement disputé, où l'on retrouve entre autres les Chevrolet Malibu, Honda Accord, Ford Fusion et Hyundai Sonata, la Chrysler 200 aura fort à faire pour se démarquer.

Ça commence plutôt bien avec un prix inférieur de 5000 $ à celui de la Sebring. Cherchant à devenir la berline intermédiaire la plus abordable au pays, la 200 devrait s'avérer moins chère que la Fusion (-1300 $), la Sonata (-4400 $) et l'Accord (-6000 $). Mais attention, il ne s'agira pas d'un modèle bon marché. Chrysler promet avec la 200 LX d'entrée de gamme l'air conditionné, le télédéverrouillage des portes, des miroirs électriques chauffants, un éclairage ambiant à DEL, des freins à disque aux quatre roues avec antiblocage et un système de surveillance de la pression des pneus.

Ensuite, on retrouve le même moteur à quatre cylindres de 2,4 litres et la même boîte automatique à quatre rapports que dans l'ancienne génération. La consommation de ce duo atteint 9,9 L/100 km en ville et 6,7 L/100 km sur l'autoroute. Avec la boîte à six rapports en option, ces chiffres passent respectivement à 10,5 et 6,4 L/100 km.

La version Touring de milieu de gamme permet de choisir le nouveau V6 Pentastar de 3,6 litres (avec boîte à six rapports), tandis que la version Limited haut de gamme l'offre de série. Sa consommation s'établit à 11,0 L/100 km en ville et à 6,8 L/100 km sur l'autoroute.

La Chrysler 200 2011 hérite de la plateforme de la vieille Sebring, mais là s'arrêtent les ressemblances. En effet, chaque petit élément ou presque a été repensé, redessiné et retravaillé. Plus basse de 12 millimètres à l'avant et de 6 millimètres à l'arrière, la carrosserie demeure sobre mais quand même beaucoup plus élégante et harmonieuse que la robe bigarrée de la Sebring. Son faciès compact arbore la nouvelle calandre du constructeur qui, à l'image de la Town & Country, présente un emblème ailé au-dessus de plusieurs barres horizontales chromées. Par surcroît, les roues de 18 pouces en option remplissent joliment les ouvertures et lui confèrent un look huppé. Le plus grand reproche à l'endroit de la Sebring concernait son habitacle de piètre qualité et truffé de plastique. Chrysler a ajusté son tir et nous propose ici de nombreuses améliorations intérieures, comme une riche sellerie en cuir, ainsi que des garnitures douces au toucher sur le tableau de bord et les portières. Leur finition se veut soignée et attrayante.

Mon partenaire d'essai et moi avons bien aimé les diverses touches de chrome de même que l'instrumentation et la console redessinées. La fameuse horloge analogique revient sous une forme un peu plus raffinée et un peu moins tape-à-l'œil. Bien qu'on ne puisse le comparer à un habitacle de berline européenne en termes de qualité, celui de la 200 a le mérite d'être bien conçu et agréable pour les sens.

Sur la route, le moteur Pentastar s'avère puissant et nerveux; il forme une belle équipe avec la douce boîte automatique à six rapports. Notre trajet nous a menés au cœur des montagnes Sonoma sur les routes sinueuses du très boisé comté de Petaluma. Les courbes serrées et les descentes en dévers y abondent, surtout en se rapprochant de la vallée de Napa.

Étonnamment agile, la Chrysler 200 2011 mord la route et ne se laisse pas perturber lors des enchaînements grâce aux ressorts améliorés et aux barres stabilisatrices de plus gros calibre. Tous les deux, nous avons été impressionnés par la maniabilité efficace de la voiture, qui ne souffre pas du tout de roulis de caisse comme la Sebring.

Visiblement, les ingénieurs ont porté beaucoup d’attention à la rigidité de la structure et à l'insonorisation. Sur les surfaces ondulées et accidentées, la 200 demeure calme et silencieuse. Précisons que les bras inférieurs et coussinets de la suspension ainsi que la démultiplication de la direction ont été modifiés dans le but de favoriser une conduite mieux contrôlée et plus communicative. De là à dire que c'est suffisant pour rendre la Chrysler 200 «excitante», il y a tout un pas à franchir. Cependant, ses aptitudes ne font aucun doute, tout comme son ingénierie. La compagnie semble enfin avoir trouvé un bon cheval de bataille pour rivaliser avec les autres pur-sang dans cette arène vers laquelle de nombreux projecteurs sont tournés.