mercredi 16 mars 2011

Mercedes-Benz CLS-Class 2012

Arpentant le Mondial de l'automobile de Paris 2010 la semaine dernière, je fus frappé d'une angoisse terrible. Passant devant les stands de Peugeot, Renault, Mercedes, BMW et autres constructeurs européens, j'arrivais à peine à croire l'effort déployé pour assurer le style de chaque voiture. De l'angoisse, parce que je ne voudrais pas être le prochain, ou la prochaine, à redessiner la future version de la Renault Megane, de l'Audi TT ou, dans ce cas-ci, de la Mercedes Classe CLS. Imaginez les attentes démesurées!

Lancée pour l'année modèle 2006, la Classe CLS devait partir une nouvelle tendance et un nouveau segment, ce qu'elle a fait, et bouleverser l'esthétique automobile, ce qu'elle a fait aussi. Honnêtement, de prime abord, je trouvais que la voiture en mettant trop la vue, qu'elle essayait trop fort de se démarquer et de plaire en même temps. Au fil des ans et des essais routiers, j'ai appris à aimer ses lignes sveltes et séduisantes. Une berline - pardon, un coupé - quatre portes plus sexy? N'existe pas.

Moins dure à aimer, mais...
Et aujourd'hui, me revoilà à la case de départ. La Classe CLS 2012 est plus carrée, tout comme les dernières Classe C et E. En particulier, et je suis certain que ce n'est pas un accident, comme le Coupé Classe E. Du nez à la croupe, la CLS arbore un devant plat semblable, une ligne de caisse haute et une arche de roue arrière évoquant le Coupé E. De loin, je pense que la personne moyenne les différenciera difficilement. On dirait quasiment que Mercedes a créé un coupé qui ressemble à une berline. Je suis peut-être dans le champ...

En regardant la CLS entrer en scène lors de la conférence de presse, la première fois que je l'apercevais d'ailleurs, elle paraissait comme la plupart des autres voitures récentes : logique. En matière de style. Plus trapue avec une silhouette plus prononcée, la CLS est plus masculine, mais pas aussi tape-à-l'oeil que le modèle sortant. Bizarrement, même si j'aime la nouvelle CLS, je ne pense pas que je finirai par craquer pour elle comme je l'ai fait pour l'autre...

Philosophie esthétique
Il est évident que la nouvelle tôle est une expression de la philosophie esthétique actuelle de Mercedes, heureusement pas trop influencée par les courbes et replis souvent exagérés du concept F800 Style, présenté au salon de Genève en 2010. Outre la carrosserie désolidarisante, l'habitacle de la CLS reflète le courant actuel chez Mercedes. Évidemment issu du patrimoine génétique d'aujourd'hui, il compte beaucoup d'éléments qu'on retrouve dans bien d'autres Mercedes. Celui qui saute le plus aux yeux? La console centrale, apparue d'abord dans la Classe C 2008.

Ensuite, la forme générale du tableau de bord fait très Classe E, mais fidèle à la tradition de Mercedes, les ressemblances entre la CLS et ses soeurs « inférieures » s'arrêtent là. Dans la 2012, on trouve un nouveau volant à trois rayons qui paraîtrait très bien dans une SLS, ainsi que de nouveaux indicateurs, plus émaillés et lisibles que jamais. Comme c'est le cas de la plupart des autres produits issus de Stuttgart (littéralement), les sièges sont d'un confort suprême, et la carrosserie élargie est un des facteurs principaux derrière le degré de chouchoutage de la CLS, la largeur intérieure étant bonifiée de 23 à 30 mm. Bref, il s'agit du coupé quatre portes le plus douillet qui soit.

La CLS n'est pas une sportive, même si Mercedes qualifie beaucoup de ses attributs ainsi. Nous Canadiens devrons nous contenter de moteurs V8. Comme si c'était un problème! À moins de vouloir conduire une CLS à cylindrée moins imposante... Selon le marché, les clients de Mercedes pourront opter pour un moulin aussi petit qu'un quatre-cylindres turbo diesel de 2,1 litres et 150 ch ainsi que des V6 diesel et à essence et des V8. Vu qu'il s'agissait du lancement international de la nouvelle C218 CLS, deux V6 étaient de garde, tout comme un nouveau V8 biturbo de 4,6 litres. Malheureusement, je n'ai pu passer beaucoup de temps au volant de la CLS550, forte de ses 408 chevaux et 443 livre-pieds de couple. Ma brève expérience a révélé un moteur parfaitement raffiné, prudent mais très déterminé, développant plus de puissance que la personne moyenne aura jamais besoin. Et il a une belle voix aussi!

Mon choix personnel est le V6 turbo diesel de 3,5 litres, aussi vaillant que le V8, mais moins assoiffé. Produisant 265 ch et 457 pi-lb de couple, ce moteur est 95 % aussi fluide et silencieux que le V6 à essence, mais combien plus fringant. Or, ce n'est pas la peine de se plaindre pour l'instant, puisque nous ne verrons pas... mais nous pouvons toujours espérer.

L'autre petit bijou insoupçonné, c'est le deuxième six-cylindres, qui ne traversera pas la mare lui non plus : il s'agit d'un V6 à essence de 3,5 litres et 306 ch. J'ai passé le clair de mon temps à conduire la CLS350 BlueEFFICIENCY. Comme la familiale E350 récemment essayée, ce V6 est non seulement nerveux, mais réellement efficace aussi. Malheureusement, ici en Amérique du Nord on a tendance à associer l'exclusivité à la cylindrée, donc le V6 n'est pas viable. La boîte automatique 7G-TRONIC à sept rapports de Mercedes est jumelée à tous les moteurs. Et, pour la première fois dans une CLS et l'unique option au Canada, la transmission intégrale 4MATIC du constructeur sera livrée de série.