mercredi 2 mars 2011

SATURN SC 2000

Noyée dans un afflux de petits coupés sport sans grand intérêt, la Saturn SC essaie depuis l'an dernier de se démarquer du lot avec une carrosserie inédite qui se distingue par ses 3 portes, 2 du côté gauche et 1 à droite. C'est original, certes, mais outre cette petite astuce, qu'est-ce que le coupé Saturn SC a de plus... ou de moins à offrir que la concurrence?

Il est évidemment beaucoup plus facile d'accéder à la banquette arrière de la voiture grâce à cette 3e porte, mais cela ne signifie pas que l'on y trouve plus d'espace qu'avant, au contraire. Le dégagement pour les épaules et les hanches a légèrement diminué avec l'aménagement de cette porte de secours. Car c'est bel et bien ce que c'est, soit une ouverture ayant pour but de faciliter la tâche à celui qui veut déposer un surcroît de bagages ou quelques sacs d'épicerie sur le siège arrière même si le coffre est déjà assez vaste. En revanche, je ne suis pas sûr que vous conserverez vos amis très longtemps si vous les faites asseoir à l'arrière. Bref, l'ajout de cette 3e porte est d'un intérêt mitigé.

Si l'on fait abstraction de cette nouveauté, le coupé Saturn s'est un peu bonifié depuis mon dernier essai il y a deux ans. À l'époque, la position de conduite et la forme des sièges avant m'avaient tellement déplu que je n'avais pas hésité à écrire qu'il existait bel et bien encore de mauvaises voitures. La dernière version du coupé SC n'est pas parfaite, loin de là, mais on a fait des progrès sur le plan du confort.

ENCORE PERFECTIBLE

Le rembourrage des sièges est beaucoup moins agressant, quoique la position de conduite demeure perfectible. À titre d'exemple, la course de l'accélérateur est si longue qu'elle vous oblige à une contorsion fatigante de la cheville. Si l'on ajoute à cela le manque de progressivité de l'embrayage, la conduite en souplesse n'est pas facile avec la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. C'est d'autant plus dommage que celle-ci compte parmi les meilleures boîtes manuelles actuellement offertes dans ce type de voiture grâce à la douceur et à la précision de son levier. Combinée au moteur à 2 arbres à cames en tête de la version SC2, elle permet des accélérations convenables, sinon foudroyantes. On se déplace de 0 à 100 km/h en 9,1 secondes, en route vers une vitesse maximale de 195 km/h.

Si le moteur 1,9 litre de 124 chevaux est raisonnablement performant, il reste encore et toujours assez bruyant à haut régime. Oui, je sais, cette critique commence à ressembler à une litanie, mais c'est vraiment le talon d'Achille des moteurs Saturn, aussi bien dans les berlines que dans les coupés.

Pourtant, on a planché là-dessus encore l'an dernier. Mais les résultats ne sont pas aussi satisfaisants qu'on voudrait bien nous le faire croire.

Si une visibilité limitée de trois quarts arrière est le lot de bien des coupés, il faut déplorer la difficulté que l'on éprouve à bien voir les voitures qui nous entourent à une intersection en biais. La présence de la petite porte arrière du côté du conducteur a rendu le pilier central un peu plus large et cela crée un angle mort dangereux quand on veut s'engager sur une artère où l'on n'a pas la priorité.

La SC2 étant le modèle le plus cher des deux coupés Saturn, on pourrait s'attendre à une finition un peu plus relevée, ce qui n'est pas le cas malheureusement. En bout de ligne, on peut dire que la bonne réputation de la marque Saturn tient surtout à un marketing adroit grâce auquel les ventes des berlines et des familiales vont rondement. Quant au coupé, il est non seulement victime du peu d'intérêt pour ce type de voiture, mais aussi d'une conception qui ne lui permet pas d'inquiéter les valeurs sûres de cette catégorie.
égorie.