samedi 26 mars 2011

Cadillac CTS Coupé 2011

J’ai fait connaissance du Cadillac CTS Coupé peu avant son lancement au Salon de Los Angeles en 2009. On avait dévoilé le coupé dans un entrepôt tapissé de graffitis et encerclé de barbelés, blotti au cœur d’un des quartiers les plus branchés de Los Angeles, sous le feu de projecteurs braqués sur la piste de danse en chêne décoloré d’un studio huppé. Nous avions compris le message (s’il n’avait pas déjà été passé par la CTS-V, qui avait enflammé Nürburgring) : cette nouvelle espèce de Cadillac si fiévreuse et belliqueuse flanque une sacrée raclée à la STS de nos grands-pères! Oubliez les gracieuses courbes de Maranello : on dirait que ce coupé a été taillé d’un seul bloc d’acier par la hache du puissant dieu du Tonnerre lui-même.

Évoquant la sublime XLR et son air de requin qui a déclenché la philosophie esthétique « Arts et Science », le CTS coupé enchaîne des éléments d’un dernier, mais tout dernier cri, d’une simplicité rafraîchissante, mais spectaculaire. Aucune poignée ne vient défigurer sa svelte silhouette, faisant plutôt place à des écrans tactiles semblables à ceux de la XLR. Vaguement inspiré de la CTS, le coupé ne partage que le bloc d’instruments, la console centrale, les ailes avant et la calandre de la berline. Du pare-brise à la croupe, tout y est exclusif.

Une étude d’angles tranchants, ma voiture de presse, un V6 noir comme du jais, était tout sauf sage. La fameuse chanson Fat Bottomed Girls de Freddy Mercury jouait en boucle dans ma tête, en hommage aux aguichantes courbes rebondies. Elles sont couronnées du feu de freinage en forme de boomerang caractéristique et cernées par deux embouts d’échappement centraux.

De gigantesques jantes chromées de 19 pouces brillent depuis les passages de roues musclés, si bien ajustées qu’en braquage soutenu, elles pincent lesdits passages comme une paire d’espadrilles bon marché. (En regardant de plus près, on réalise qu’il s’agit des pneus taille basse entrant en contact avec la doublure en caoutchouc des ailes.)

On associe désormais le nom Cadillac avec le luxe princier et le grand confort. L’habitacle de mon modèle respirait en effet le raffinement : des sièges douillets, du cuir piqué, du véritable bois Sapele, le système OnStar, l’intégration iPhone, un écran merveilleusement net et un volant chauffant qui m’a complètement conquise par les grands froids qu’on a récemment endurés. Mais pour ce qui est du confort, même si les passagers avant profitent d’autant de dégagement pour les jambes que leurs confrères dans la berline CTS, les malheureux passagers arrière n’ont pas cette chance, le dégagement pour leur tête étant impitoyablement sacrifié au profit de la vitre plongeante si ravissante. Même s’il a l’air spacieux de l’extérieur, ce coupé ne l’est pas. Que deux pouces plus court que la berline, à l’arrière il retranche six pouces et demi de dégagement pour les épaules et deux pouces et demi pour la tête. Les fenêtres si irrésistibles et le toit de coffre élevé se soldent par une visibilité épouvantable : la caméra de recul fera bien des heureux.

On ne parle pas du puissant et redoutable CTS-V, mais la majorité n’aura pas l’impression de se faire rouler par le V6 de 304 ch. Musclé et compétent, il peut propulser le coupé de 0 à 100 km/h en 6,4 secondes. Sans fracasser de records, c’est tout de même respectable. La puissance est transmise aux roues de façon parfaitement linéaire grâce à une excellente boîte automatique à six rapports (une manuelle à six vitesses est également offerte).